Après-bal

C’est la fin des études secondaires pour plusieurs étudiants. Ils ont tous en commun de s’être démarqués dans leur école comme leaders positifs ou négatifs. Ainsi auréolés d’une gloire douteuse, ils sont conviés par un des leurs à un après-bal exclusif dans un vieux manoir tapi au fond de la campagne, réunis dans cette vieille maison ou le décor, les liqueurs et la nourriture leur apparaissent sans égal. Pourtant, à mesure que la soirée évolue, les incidents se succèdent : invités indésirables, menaces, agressions, vol, tentative d’empoisonnement...
Ces drames qu’on tente de balayer sous le tapis ne sont que préludes à un meurtre qui vient troubler cette petite société hypocrite qui voit ses assises se fissurer à mesure que se révèlent au grand jour les tromperies, les médisances et la haine qu’ont, pendant cinq ans, cultivées dix gradués.

Matthew grimaça et tourna dans une rue secondaire en oubliant de mettre son clignotant.
Il interrompit sa soeur.
— Le seul indice que j’ai, c’est…
— C’est qu’il doit s’agir d’un homophobe.
Mais c’est absurde ! Jean-Pascal n’est pas homosexuel, il est juste un peu trop coloré.
— Certes. Devines-tu qui je suspecte ? demanda Matthew.
— Sans doute Michel Lechasseur. Quoique Raphaël… D’ailleurs, tu ne m’as pas dit quelle forme de leadership incarnent les deux archanges de la mort, remarqua Chloé, en faisant allusion aux prénoms de Michel et de Raphaël, qu’elle associait aux anges du même nom dans la Bible chrétienne.
— Ce sont deux leaders négatifs. Intimidateurs, voleurs, tricheurs. Ils ont causé beaucoup
de soucis à plusieurs enseignants. Selon moi, Constantin voulait vraiment inclure tous
les types de leadership de l’école.
— Y compris nous deux : le président du conseil étudiant et la récipiendaire de la
Médaille académique du Gouverneur général. Mais… tu n’as pas nommé Clara Janssen.