Lundi veut dire liberté, découverte et créativité. C'est le jour de la semaine où habituellement Victoria se rend à la bibliothèque municipale en utilisant chaque fois un nouveau trajet. Lors d'une de ses sorties hebdomadaires, Victoria fait la rencontre d'une graphiste qui lui offre son ancien matériel de dessin. Mais où ranger ce précieux cadeau ? Sûrement pas chez elle. Et si elle le cachait (le temps de trouver un lieu sûr) dans le grenier abandonné qui appartient à l'ancienne institutrice, madame Françoise Ouellet ?
Elle rêve d'avoir, un jour, une chambre juste à elle. Peu importe qu'elle soit grande ou non. Une chambrette lui conviendrait, avec un lit à l'édredon garni de fleurs roses, où elle dormirait seule, et où, à travers la fenêtre habillée d'un rideau de dentelle, elle verrait défiler les nuages dans le ciel. Elle ne souhaite pas avoir un ordinateur ni un téléviseur. Elle se contenterait d'une table, d'une chaise, de crayons et d'immenses feuilles blanches sur lesquelles elle pourrait dessiner, dessiner et encore dessiner. Pour Victoria, ce serait amplement suffisant pour la rendre heureuse.
La jeune fille possède un talent évident pour l'illustration. Lorsqu'elle dessine, plus rien n'existe autour d'elle. C'est comme si elle était transportée dans un autre monde. Dans un endroit merveilleux où elle vit avec les personnages créés à l'aide de son crayon. Des personnages, hommes et femmes, qui représentent les traits et les vêtements des gens qu'elle espionne par les fenêtres de leur résidence ou qui, quelquefois, sont inspirés des rencontres faites sur la rue lors de ses balades du lundi soir.