L'espion de Tourville

Fraîchement descendu à la gare d’un village isolé des Appalaches, un mystérieux étranger pique la curiosité sur son passage. Un chargement d’armes disparaît lors de l’arrêt d’un train de marchandises. Un groupe de jeunes embrigadés menacent la paix publique. Un étudiant, traqué par la police militaire, se cache dans les bois. Et si ces événements étaient tous reliés à la guerre qui sévit en Europe en cet été 1943 ? Il n’en faut pas plus pour aiguiser le flair de Samuel Pion, et bouleverser son premier été à Tourville, PQ.

Lorsque Samuel est arrivé ici, le calme du village, dont la vie est rythmée par les horaires du train, a très vite usé sa patience, lui qui l’avait habituée au tapage du port, aux cris du marché public, au vacarme des moteurs à explosion. Sa curiosité l’a d’abord mené à épier les religieuses du couvent qui lui font l’école. Puis les allées et venues des habitants du village. Puis, enfin, les baignades des filles. Mais à Tourville, un nouveau venu comme
Samuel, gratifié d’une toison flamboyante, ne passe pas inaperçu ! Rapidement, le pauvre adolescent a gagné son surnom : l’Espion.
Samuel Pion. S Pion l’Espion. Trop facile, s’est-il dit, exaspéré. Le jour où ce sobriquet a été adopté par tous, Samuel a reçu une puissante claque derrière la tête. Gracieuseté de Germain.
— Tu fais vraiment tout pour nous faire honte, hein, pauvre cloche ?