Napierville 1837. Leur maison attaquée et incendiée par les loyalistes anglais, la famille du patriote Pierre Gagnon doit fuir Napierville pour se réfugier chez des parents. Leur périlleux voyage en plein hiver les conduit à Saint-Jean, Saint-Denis, Longueuil, Saint-Eustache et dans plusieurs villages de la région de Montréal. Les jumeaux Jeanne et Paul, et leurs parents, deviennent les témoins de la lutte des patriotes pour la liberté. Les fugitifs vivent des moments déchirants dans le sillage de Louis-Joseph Papineau, de Pierre-Paul Demaray, de Wolfred Nelson, de Bonaventure Viger, de Louis-Olivier Chénier et de plusieurs centaines de patriotes anonymes qui ont cru à la démocratie et à un pays de langue française en Amérique.
Cette oeuvre de fiction nous ramène au temps des patriotes, une des époques la plus troublée de notre histoire collective où plusieurs familles, comme celle de la famille Gagnon, prennent le chemin de l'exil.
Gabrielle doute de la sincérité du gouverneur Gosford et de sa bonne foi envers les Canadiens français. Étant donné que son mari est un farouche partisan des patriotes de Papineau, elle se tourmente sans cesse et se demande comment finiront toutes ces querelles. Pierre lit souvent La Minerve, un journal sympathique à la cause patriote, et s’enrage parfois à la lecture des textes des journalistes.
— Je préférerais vraiment que les différends politiques se règlent à l’amiable, déclare Gabrielle.
— Gosford doit se soumettre aux élus, réplique Pierre.