Jack Lafleur 1 : Jack Lafleur et le presse-livreur

Discrètement, je me glisse par la porte arrière. J'atterris sur la terrasse. Direction : le perron de la porte d’entrée. Mais avant de poursuivre mon chemin, je m’offre une gâterie. Je prends le temps de saluer ma petite voisine, qui est comme moi, une lève-tôt. Saluer est une façon de parler. Je longe en douce le grillage qui sépare nos deux terrains.Cette clôture, tapissée de lattes de métal, me rappelle les camps de prisonniers aperçus dans les films de guerre à la télé. Inutile de te préciser que Maman était contre l’installation de ce mur de fer. Elle a plié pour acheter la paix. Maman, pas la clôture. Un espace, à ma hauteur, me permet d’entrevoir le balcon de l’autre côté. Fidèle au poste, rarement absente, ma voisinette est là, profitant du soleil ou de l’air frais.

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